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Les travaux agricoles se terminent. Dans les fermes, c'est l'heure du nettoyage. Et tout en entretenant leurs machines, les agriculteurs pensent à la trésorerie de leur exploitation. Conclusion : les comptes sont dans le rouge. Roger Bataille, agriculteur à Lens-Saint-Servais, explique: "Toutes les cultures sont touchées par un rendement médiocre avec des prix qui ne sont pas à la hauteur. Les comptes sont dans le rouge et le bilan de fin d'année est médiocre. Nous espérons des améliorations pour les années à venir. Nous sommes dans le creux de la vague. L'année dernière était moyenne, mais cette année est vraiment mauvaise. Nous espérons une embellie". Les rendements sont catastrophiques La famille Bataille cultive des légumes, des céréales, des pommes de terre et des betteraves. A cause de la météo notamment, les résultats sont catastrophiques cette année. Roger Bataille poursuit: "Quelques exemples : en légumes, les rendements sont vraiment mauvais. Pour les pommes de terre, ce n'est guère mieux. Pour les betteraves, c'est aussi une année très médiocre. Pour les céréales, c'est vraiment catastrophique avec des rendements inférieurs de 25% à 50 % par rapport aux années antérieures. Et en plus, le prix est mauvais...". Un désastre pour les céréaliers Au niveau des céréales à la SCAM, la Société Coopérative Agricole de la Meuse qui regroupe 4.000 agriculteurs, on confirme le désastre. Dans cinquante dépôts situés en Wallonie, l'entreprise qui emploie 190 personnes récolte plus de 400.000 tonnes de céréales. Jean Wart, responsable du secteur des céréales, souligne un triple problème: "La quantité, la qualité et le prix. Exemple: un exploitant avec 100 hectares de céréales va perdre entre 40.000 et 50.000 euros". Le prix du blé est mondial et la concurrence est rude Jean Wart, engagé depuis 1993 à la SCAM, explique l'origine de la concurrence : "Elle vient d'Ukraine et de Russie car la qualité européenne n'est pas au rendez-vous. L'Argentine et l'Australie sont aussi des concurrents, depuis quelques mois". Chute des ventes des tracteurs et machines, moins 30 % Il y a forcément des conséquences qui touchent tous les secteurs agricoles. Exemple, aux établissements Victor Denis, à Jeneffe, où l'administrateur délégué, Pascal Depaye, enregistre une chute des ventes : "Si je compare à l'an dernier, je note une baisse du chiffre d'affaires de 30%. Les agriculteurs sont très prudents. Ils limitent leurs investissements. Nous sentons un mouvement de la machine neuve vers la belle machine d'occasion de manière à limiter l'investissement". Compréhension des banquiers Pour leurs différentes productions, les agriculteurs attendent des éclaircies pour retrouver le sourire aux lèvres. Aussi, ils attendent de la part des banquiers beaucoup de compréhension.