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Fonds d'investissement et microfinance : comment relancer l'agriculture durable dans les pays en voie de développement ? L'importance de l'agriculture locale pour le progrès économique L'amélioration de l’agriculture de proximité est essentielle pour le développement des populations dans les pays émergents du monde entier. Par ailleurs, les activités agricoles peuvent favoriser la croissance économique durable de ces pays. En effet, des études ont montré que la croissance de la production agricole est plus efficace pour réduire la pauvreté comparée à la croissance des secteurs industriels et des services. Comme 75% des pauvres dans le monde vivent dans les zones rurales, le financement de l'agriculture locale peut aider à éradiquer la faim, développer les marchés locaux et lutter contre le chômage. En outre, afin d'atteindre les objectifs de développement durable, les produits locaux doivent être fournis pour la population urbaine croissante dans le monde. Cette mission nécessite le renforcement des liens entre les producteurs ruraux et les marchés urbains. Elle exige également la création de systèmes alimentaires qui sont socialement et écologiquement responsables. Les défis de financement agricole Malheureusement, la situation actuelle est plus bénéfique à l'expansion des terres agricoles par les multinationales en dépit des petits agriculteurs. La raison derrière cela est principalement liée au fait que la plupart des agriculteurs et petits exploitants n’ont pas accès aux services financiers, ni au crédit. En effet, cela peut nuire à la croissance de leur productivité et, à une plus grande échelle, du développement rural. Actuellement, l'octroi de crédits aux petits producteurs dans le secteur agricole reste un défi pour les institutions et les banques en raison des coûts de transaction élevés et les nombreux autres risques qui peuvent surgir, comme les catastrophes naturelles, les sécheresses, les inondations, etc. En 2014, il a été estimé qu'un montant total de 31 milliards $ de fonds publics et privés ont été investis dans l'inclusion financière dans le monde entier, avec un rendement de l'ordre de 3 à 4%. Mais à cause de tous ces risques et aussi en raison des coûts d'exploitation élevés, nous pouvons aussi estimer une part beaucoup plus modeste dans les investissements dans le secteur agricole. Après tout, quel est le retour sur investissement dans ce secteur ? Et enfin, quel est le rôle du secteur de la microfinance dans cette problématique ? Les IMF proposent-elles des produits et services adaptés aux besoins des petits exploitants ? Les différents pôles de ADA travaillent sur l'innovation et la recherche dans le financment du monde agricole. De plus, ADA s’est déjà focalisée sur la thématique et sur des solutions innovantes pour l'agriculture en Afrique au cours de la deuxième édition de la Semaine Africaine de la Microfinance, une conférence organisée en 2015 à Dakar, au Sénégal, par ADA et les réseaux régionaux africains. Nous voulions aborder ce sujet une fois de plus, mais cette fois-ci avec le public luxembourgeois, et en se concentrant davantage sur le point de vue de l'investisseur, au cours de la conférence-débat de ce 34e Midi de la Microfinance. Pour cet événement, nous avons invité deux experts pour nous donner leur point de vue sur la situation des petits producteurs agricoles : Massimo Pera de l’Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), et Matthew Sparkes de Root Capital, leader mondial dans le fonds d'investissement agricole. Nous allons discuter des solutions disponibles pour l'investissement durable et d'impact pour appuyer les producteurs ruraux de différentes chaînes de valeur, en particulier dans les régions de l'Amérique latine et de l'Afrique. En outre, nous allons analyser la façon dont les investissements étrangers, dont luxembourgeois, peuvent améliorer cette situation. Le représentant de Root Capital répondra également à la question de rendement d'un fonds d'investissement à impact social. Le débat sera animé par Gilles Franck, investisseur indépendant, consultant, et membre du Conseil de ADA. Nous avons l'honneur d'accueillir Marc Bichler, Ambassadeur du Luxembourg pour les questions de changement climatique, pour conclure ce 34e Midi de la microfinance.