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En partenariat avec Les Mercredis de l’Antiquité Découverte par un envoyé de Louis XIV en 1706, la ville de Sagalassos, située au sud-ouest de la Turquie, était réputée au XIXe siècle comme l’une des villes antiques les mieux conservées. Quelque peu oubliée à l’époque des grands chantiers de fouilles des métropoles de la côte égéenne, elle devint à partir de 1989 le lieu d’une des plus grandes fouilles du monde classique. Conquise par Alexandre le Grand, la population indigène de la ville (les Pisidiens) fut vite hellénisée. Après son incorporation par Auguste dans l’Empire romain en 25 av. J.-C., la ville subit une vraie métamorphose urbanistique qui la plaça au rang des grandes métropoles contemporaines de l’Anatolie. Reconnue comme centre officiel du culte impérial pour toute la Pisidie en 118/119 ap. J.-C., puis christianisée dès le IVe siècle, la ville protégea encore pendant des siècles son patrimoine païen, tout en maintenant sa prospérité. Touchée par un premier tremblement de terre vers 500 ap. J.-C., la ville fut réduite à une grande agglomération agricole par la peste et finalement à un village fortifié par un deuxième séisme, en 602-610 ap. J.-C. Les Seldjoukides, devenus maîtres de la région au début du XIIIe siècle, déplacèrent les derniers habitants dans les vallées en contrebas. L’altitude de la ville et une érosion spectaculaire ont épargné le site des pillages. De grands programmes de restauration en ont fait aujourd’hui un des sites les mieux conservés et les plus spectaculaires de Turquie. Marc Waelkens est archéologue et Professeur émérite de l'Université de Louvain, membre de l'Académie Royale de Belgique. Il a effectué des fouilles en Turquie, en Grèce et en Syrie.