1761Nombre de vues
Évaluation

Dans le sale coup, il y avait certainement le président Liamine Zeroual qui n’était pas né de la dernière pluie pour ignorer l’invraisemblance du raz de marée d’un parti qui vient à peine de naître. Son conseiller et homme de confiance, Mohamed Betchine, l’ancien patron de la sécurité militaire, rompu au commandement des fayots, était le principal fondateur du RND, il devait bien le couver et assurer sa bonne «extraction», il devait être l’artisan de la plus grande fraude qu’ait connu l’Algérie. Enfin, le troisième maillon de la chaîne de l’escroquerie était certainement le ministre de l’Intérieur de l’époque Mostefa Benmansour. Le supérieur hiérarchique de M. Frik a dû servir de courroie de transmission entre les pontes et le larbin d’Oran pour sauvegarder les «intérêts suprêmes de la nation». Aujourd’hui, M. Benmansour vit à Oran même, croit-on savoir, et s’occupe des fruits de son «labeur». Il y aurait accaparé un grand lopin de terre faisant partie d’un foncier agricole, aujourd’hui englouti par le béton, pour construire sa villa cossue… Bachir Frik a parlé de ce crime de haute trahison sans demander pardon, sans donner plus de détails. Aujourd’hui encore, il se sent innocent et honnête. Il n’est nullement contrit par son geste qui a transformé des dizaines de milliers d’Oranais en dindon de la farce électoral. Bien plus, il ne manque pas de charme et courtoisie envers El Bahia. Malgré ses déboires judiciaires à cause d’elle, il dit aimer toujours Oran et les Oranais. Bien sûr, il peut se permettre cette noble marque d’affection, il sait que les dindons sont dépourvus d’émotions et n’ont pas de notions sur la dignité et la fierté. N’importe quel haut responsable peut les plumer à volonté sans aucun souci. Et même s’ils les conduisent vers l’abattoir, ils ne protesteront pas plus que ça, ils sont de la volaille.