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Pourtant doté d’un sol riche en ressources naturelles, le Brésil traverse aujourd’hui une crise économique majeure. Le pays est également embourbé dans le scandale Petrobras et doit fare face à la destitution de Dilma Rousseff http://bit.ly/2h6qgHn Brésil : des ressources riches en pétrole Le 12 mai 2016, le Sénat brésilien a voté la destitution de Dilma Roussef et décidé ainsi de l’écarter du pouvoir pendant 180 jours. Elle va devoir faire face à un procès. 9e PIB mondial. 8 514 876 km2 (Union européenne 4,5 millions de km2), 204 millions d’habitants. Stefan Zweig avait qualifié le Brésil de « terre d’avenir ». En ce qui concerne l’énergie, cela est devenu une certitude. Le pétrole est la première production d’énergie primaire au Brésil, cette production suffit à sa consommation. Il possède environ 1 % des réserves mondiales dans des bassins offshore. Ce pétrole étant très lourd à raffiner, le pays s’est tourné très tôt vers la production de biocarburants avec ses immenses plantations de canne à sucre. Tupi, un gisement de pétrole offshore découvert en 2006 à -5000m, a changé la donne : les réserves du Brésil ont augmenté de 62 %. Il s’agit d’un pétrole plus léger, plus facile à raffiner et donc plus rentable que les anciens gisements brésiliens. En 2014, le pays a produit 2,3 millions de barils par jour. Aujourd’hui 90 % des moteurs au Brésil sont flexfuel, capables de tourner à l’éthanol. Depuis 2005, il s’est lancé aussi dans la production de biodiesel, issu des huiles végétales contenues entre autres dans le soja. Il est devenu le premier exportateur mondial de biocarburants. Autres sources d’énergie, minerais et agriculture L’une des autres richesses du Brésil est son réseau hydroélectrique qui assure 85 % de sa production en électricité. Mais les sécheresses à répétition l’ont obligé à redistribuer l’eau et à s’engager dans le développement du nucléaire civil. Le pays développe aussi l’énergie solaire depuis 2014 (31 parcs solaires devraient y voir le jour d’ici 2017). Idéalement situé entre l’Équateur et le Tropique du Capricorne, le Brésil pourra produire de l’électricité à un prix défiant toute concurrence : 70,84€ le mégawatheure. Mine de charbon, minerai de fer, manganèse, cuivre, étain, diamant, or : tout cela fait aussi partie du paysage brésilien. Quant aux cultures agricoles, le Brésil produit maïs, blé, café, soja, tabac et viande. Malgré tous ces atouts et cette diversité de ressources unique au monde, le Brésil a subi de plein fouet la récession mondiale avec une forte baisse de ses exportations. Récession et affaire Petrobras Sa production pétrolière a été touchée par le scandale Petrobras qui s’est ajouté la baisse mondiale du prix du baril. Le scandale de corruption au sein de Petrobras a nouvellement mis en cause l’ancien président Lula qui demeure très populaire au sein de la population. Ce n’est plus le cas de sa disciple et dauphine, Dilma Rousseff, devenue la présidente la plus chahutée de l’Histoire politique du pays. Destitution de Dilma Roussef Après un vote des députés le 17 avril 2016, confirmé le 12 mai par le Sénat. C’est Michel Temer, son vice-président et rival, ancien chef du Parti du mouvement démocratique brésilien (centriste) qui la remplacerait pour former un gouvernement de transition. 4 grandes fautes lui sont reprochées, et un chef d’accusation la porte en justice : Pédalage budgétaire : Dilma Rousseff aurait maquillé les comptes publics en 2014 pour dissimuler aux Brésiliens l'ampleur des déficits publics et se faire réélire, en octobre de la même année. Elle aurait usé du même procédé début 2015. Petrobras : la compagnie pétrolière publique dont elle présidait le conseil d'administration entre 2003 et 2010 a été minée par des pots de vins en échange de marchés publics. Nomination de Lula au poste de chef de cabinet (l'équivalent de premier ministre) en mars dernier, afin de le préserver des poursuites judiciaires dans l'affaire Petrobras. Mais des écoutes téléphoniques les ont confondus. Ce sont ces écoutes qui ont entraîné l’accusation « d’entrave à la justice » pour Dilma Rousseff. Essoufflement de l’économie : sur fond d’ouverture des Jeux Olympiques en juin prochain, la récession s’installe. Baisse des exportations et du cours du pétrole : selon le dernier rapport du FMI, le PIB brésilien a reculé de 3,8 % en 2015. Les factures d’électricité augmentent, l’inflation s’envole, le chômage grimpe pour atteindre en février dernier 8,2 % de la population active. L’Etat mène une politique d’austérité : deux tiers des Brésiliens réclament le départ de Dilma Rousseff.