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Le chlordécone est un polluant organique persistant interdit depuis une vingtaine d’années aux Antilles françaises mais qui demeure en quantité parfois importante dans certaines terres agricoles surtout du Nord Atlantique ,que les dosages ont retrouvé dans les cours d’eau et rivières , dans la mer surtout près des estuaires et dans la viande des animaux herbivores ou même des poulets fermiers élevés sur des terres contaminées . Si la contamination humaine a pu se faire entre 1970 et 1993 par voie respiratoire cutanée ou digestive, depuis 20 ans l’intoxication au chlordécone est exclusivement alimentaire. Cette contamination est elle-même très variable selon qu’il s’agisse de végétaux, de poisson, de viande ou de crustacés et peut atteindre des taux rendant les aliments impropres à la consommation. La contamination des végétaux dépend en grande partie des modalités du transfert sol racine de la molécule qui répond à certaines règles .La contamination des viandes bovine et ovine ou aviaire est directement liée à la contamination du sol. La bioconcentration dans les muscles les graisses ou les œufs peut entrainer des doses importantes de chlordécone .L’exemple type étant celui de l’œuf un des aliments les plus contaminés. La contamination des poissons dépend du mode de vie des espèces selon qu’elles se trouvent plus au bord des rivages ou au large ; les espèces pélagiques étant plus protégées Enfin il y a les produits transformés comme le sucre qui peut contenir des doses non négligeables de chlordécone quand la terre d’origine était une terre d’exploitation bananière ou encore la farine de manioc. Les normes administratives éditées par l’Agence de sécurité alimentaire prévoient des doses dites acceptables des seuils en dessous desquels quoi le produit serait consommable .L’élimination extrêmement lente et aléatoire du chlordécone en fonction de certains polymorphismes génétiques entraine une bioconcentration dans le foie les graisses le cerveau du produit pendant de très nombreuses années si bien que l’association médicale de sauvegarde de l’environnement et de la santé remet en cause la pertinence de ces limites et prône la tolérance zéro et l’instauration de produits labellisés zéro chlordécone ce qui pourrait être réalisable si la moitié des terres est encore indemne . Des thèses de doctorat et des recherches universitaires montrent comment les petites doses répétitives telles que celles qui sont tolérées actuellement peuvent être responsables d’atteintes mitochondriales d’affection métabolique comme le diabète et l’obésité Dr Josiane JOSPELAGE Pédiatre présidente de l‘AMSES