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Les bienfaits du miel et des produits de la ruche Tout le monde a déjà goûté au miel. Mais sait-on que nos petites amies les abeilles produisent également d'autres substances hautement bénéfiques pour notre santé ? Petit tour d'horizon avec l'apiculteur Michel Kernéis, lors de notre Café Santé Nature du mois de novembre. Depuis la haute antiquité et bien avant le cheval, les abeilles sont les fidèles amies de l'homme. A l'époque des pharaons déjà, on utilisait leur cire pour momifier – en vue d'immortaliser – les glorieux monarques. Aujourd'hui, elle est intégrée dans certains rouges à lèvres et de nombreuses pommades ou crèmes pour ses vertus épaississantes. « Le miel, c'est bon pour le palais et pour la santé ! » Le miel a une longue histoire. Le célèbre médecin grec Hippocrate déjà en ajoutait aux onguents pour soigner les plaies. Pour ses travaux sur la « danse des abeilles », le zoologiste autrichien Karl von Frisch (1896-1892) a obtenu le prix Nobel de médecine. Depuis, les bienfaits du miel ont été prouvés scientifiquement : antibactérien, antibiotique, anticancéreux, antioydant, énergétique, idéal pour la flore intestinale. Ajoutez-y quelques vertus spécifiques contre le stress (miel d'oranger) ou les bronchites (miel de sapin... des Vosges), et vous aurez compris pourquoi il faut se ruer dare-dare sur les produits de la ruche. Pollen, propolis et gelée royale - l'apithérapie au service de l'homme Outre le miel, les abeilles produisent d'autres ressources. Ainsi le pollen : riche en protéines et en fibres, il stimule les défenses immunitaires. La propolis est réputée pour ses vertus antivirales et antiflammatoires. Quant à la gelée royale, anticholéstérol notoire, elle est utilisée par les chanteurs pour détendre les cordes vocales. Enfin, le venin, mal connu, excellent contre les rhumatismes (il est récupéré sans nuire à l'abeille, laquelle ne perd pas son dard lors de la ponction). L'apiculteur veille toujours à ponctionner de telle manière à assurer la survie de la ruche. Les abeilles, nos sentinelles de l'environnement Chaque colonie visite 15 millions de fleurs par jour ! Mais les fleurs se font rares. En Alsace, les abeilles circulent essentiellement dans le piémont des Vosges, les grandes forêts de la Hardt et de Haguenau... et en milieu urbain. La pollinisation a rendue difficile par la culture intensive du maïs : 60% des terres agricoles d'Alsace sont consacrées à cette céréale, qui produit un pollen de médiocre qualité. Michel Kernéis se bat contre cette uniformisation et milite pour la renaturation des espaces naturels. Il y va de la survie des abeilles, qui « ont un impact sur une grande partie de l'alimentation mondiale ». Ruches urbaines et pesticides En même temps, l'ancien horticulteur, qui se définit comme un « lanceur d'alerte », nuance certaines « modes » comme les ruches sur les toits, « difficiles à exploiter » ; ou le miel bio, car pour lui les abeilles « importent les pesticides quand elles butinent ». Il précise aussi qu'il est obligé d'utiliser une molécule chimique pour protéger ses ruches contre le varroa, redoutable parasite venu d'Asie. Comme chez les humains, le « tout noir ou tout blanc » n'existe pas au royaume des abeilles. Pour en savoir plus, voir www.societe-apiculture-strasbourg.com ou le sitede l'Association francophone d'apiculture, présidée par l'Alsacien Dr Albert Becker www.apitherapiefrancophone.com.