591Nombre de vues
6Évaluation

Exposé de Thomas Baier, professeur de philologie classique à l’Université de Wurtzbourg (Allemagne), suivi d'un second exposé de Muriel Lafond, docteur en langue et littérature latines. Abordant la question de savoir de quelle manière Varron traite le mythe, la conférence envisage d’éclairer deux aspects : 1. Varron s’est servi de traditions italo-étrusques qu’il a adaptées à des modèles grecs et qu’il a élargies pour créer une histoire de la civilisation romaine marquée par l’hellénisme. 2. Varron a rationalisé des mythes religieux à la manière de Polybe et leur a attribué une fonction sociale. Pourtant, il n’a pas critiqué l’existence de mythes : il en fait un des fondements de sa conception de l’État romain. La restauration de la tradition religieuse, préparée, sur le plan spirituel, par Varron et renforcée par Auguste, ne se justifiait pas par un contenu métaphysique ou éthique : elle était destinée à faire revivre l’esprit du prétendu « bon vieux temps ». Son impact était d’une valeur purement psychologique. Varron a rendu confiance aux Romains, dans un temps incertain, en renforçant leur enracinement spirituel.