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Au-delà de la volonté partagée de diffuser le numérique dans l’activité professionnelle des agriculteurs, il est nécessaire de prendre en compte les modalités très diverses de cette appropriation sans privilégier a priori un modèle. En effet, certains agriculteurs veulent une autonomie totale dans leurs décisions d’équipement et leur utilisation alors que d’autres veulent déléguer. Certaines applications s’adaptent aux compétences existantes et d’autres visent les quasi experts. Des plates-formes peuvent jouer la centralisation autour de leurs offres et d’autres proposer un système distribué. Il apparait ainsi que chacun des choix effectués porte une vision des mondes agricoles, de leurs traditions (propriété, coopération, etc.) et de leurs avenirs. Les choix d’architectures techniques sont en effet des choix politiques. Dominique BOULLIER Professeur de sociologie, École Polytechnique Fédérale de Lausanne, (EPFL). D. BOULLIER est professeur de sociologie à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne, et directeur du Social Media Lab depuis 2015. Il est Docteur en sociologie (EHESS), HDR en Infocom et diplômé de linguistique. Il a été chercheur contractuel sur les usages des TIC et la sociologie urbaine à Rennes (1981-1989), chercheur à UC Berkeley (1985-1986), chef d’entreprise (1989-1996), directeur de Costech à UT Compiègne (1998-2005), directeur de Lutin User Lab à la Cité des Sciences (2004-2008), directeur scientifique du médialab de Sciences Po avec Bruno Latour (2008-2013). Il est spécialisé dans les enjeux socio-politiques du numérique. Son dernier ouvrage paru est Sociologie du numérique, Paris, Armand Colin, 2016.