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Durant plus de 20 ans, les campagnes les plus reculées des régions méditerranéennes françaises ont été explorées afin de récupérer les variétés fruitières qui étaient cultivées par les anciens. Ces années de patientes recherches ont permis de rassembler à Porquerolles plus de 300 variétés de figuiers, 160 variétés d'oliviers, plus de 200 variétés de pêchers, 50 de mûriers et 50 de palmiers-dattiers. Chaque collection a son histoire, qu'il serait bien trop long d'évoquer ici. Les variétés trouvées ont été identifiées, décrites et caractérisées une par une. s de présentations des espèces : http://fr.calameo.com/read/0003183630a9295e12e61 Jean-Paul Roger responsable du domaine agricole du Parc national de Port-Cros vous présente les collections varoétales. Désormais les vergers sont sous la responsabilité du parc National de Port-Cros où je travaille depuis plus de 30 ans. Le Conservatoire Botanique National ne pouvait justifier d'une telle collection, car ses missions sont avant tout la connaissance et la conservation de la flore sauvages. Pour l'île de Porquerolles, les collections sont très importantes et notamment du point de vue paysager. Mais pourquoi être allé chercher ces variétés fruitières anciennes me direz-vous ? Depuis que l'agriculture existe, les paysans de la planète ont développé environ 10000 espèces pour l'alimentation et le fourrage. Aujourd'hui : 150 espèces végétales nourrissent l'entière population mondiale. 80% de notre apport énergétique végétal est fourni par 12 espèces seulement. Le riz, le blé, le mais et les patates douces représentent 60% de cet apport énergétique. Les trois quarts environ de la diversité des cultures agricoles ont été perdus au cours du siècle dernier, ce qui ne représente qu'un éclair à l'échelle des temps géologiques. Exemples des tableaux du siècle dernier. Pendant cette courte période, l'espèce humaine a été à l'origine directe ou indirecte d'une perte de biodiversité animale et végétale, que l'on peine à évaluer, mais dont les conséquences seront incalculables pour les générations futures. Ce sont donc toujours les mêmes qualités qui sont recherchées. Pour cette raison, les variétés modernes, à l'exception de leur époque de maturité, se ressemblent toutes...  Lait, viande, céréales, plantes maraîchères ou fourragères, arboriculture fruitière, le bouleversement des techniques agricoles depuis la fin de la dernière guerre mondiale a provoqué la régression des variétés de terroir et des races locales au profit d'un petit nombre de races et de cultivars hautement performants que l'on retrouve sur tous les continents. La mondialisation et le productivisme entraînent la disparition accélérée de la typicité et l'uniformisation des goûts, des modes de vie, des cultures et des comportements. Une multitude d'équilibres qui avaient mis des millénaires à s'installer ont été rompus en quelques décennies et le grand public prend peu à peu conscience du fait que l'humanité est en train de scier la branche sur laquelle elle est assise. Pourtant, à contre courant de cette uniformisation des variétés et donc de la perte de biodiversité, nul ne sait de quels gènes les sélectionneurs auront besoin dans l'avenir, qu'il soit proche ou lointain. Voilà pourquoi le Parc National de Port-Cros à souhaité conserver cette irremplaçable richesse des variétés « anciennes » d'espèces emblématiques de la Provence, telles que l'olivier et le figuier. Vous en saurez d'avantage sur les enjeux des collections variétales en cliquant sur le chapitre Comprendre les enjeux de la conservation.