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La naissance du Conservatoire botanique de Porquerolles : L'importance des terres agricoles sur Porquerolles, élément marquant du paysage de l'île, justifiait la mise en place d'une gestion originale de ces espaces, différente de celle appliquée aux espaces plus "naturels" auxquels le Parc s'était jusqu'alors consacré. Par ailleurs, le Ministère de l'Environnement prenait la décision d'encourager la création d'établissements spécialisés dans la sauvegarde des espèces végétales rares ou menacées de disparition. C'est donc tout naturellement que le Ministère de l'Environnement confiait au Parc national la responsabilité de constituer sur l'île de Porquerolles une telle structure pour mettre en œuvre sa politique de conservation de la flore méditerranéenne française. Le Conservatoire botanique de Porquerolles vit officiellement le jour le 15 février 1979, avec la mission de conservation, d'étude et de multiplication des variétés de plantes cultivées méditerranéennes en voie de disparition ainsi que des espèces sauvages menacées de la même région et la réalisation de cultures ouvertes au public à des fins éducatives. - La conservation " ex situ " consiste à sauvegarder des espèces en dehors de leur milieu naturel. Cette conservation peut prendre la forme de cultures de végétaux et de collections vivantes ou d'une banque de graines, plus faciles à conserver. Ce mode de conservation est un moyen efficace pour éviter la disparition définitive de certaines espèces. - La banque de graines Chercheurs et bénévoles récoltent dans la nature des milliers de graines qui sont triées, traitées puis conservées par réfrigération à +4° C et par lyophilisation pour les plus rares On constitue ainsi une banque de gènes. Chaque provenance de plante est répartie en deux lots, l'un en chambre froide, l'autre en lyophilisation. Les semences font l'objet d'études à Porquerolles même, destinées à maîtriser leurs conditions de germination. Toutes ces informations viennent alimenter et compléter la banque de données. Ainsi a pu être constituée une banque de semences qui compte aujourd'hui près de 2000 espèces. Les collections variétales * Dans le prolongement de ses actions en faveur des plantes sauvages, le Conservatoire botanique national méditerranéen de Porquerolles a rassemblé sur l'île des collections de fruitiers méditerranéens. Ce travail est conduit dans le cadre de la Charte nationale des ressources génétiques, contribution française aux propositions de la Conférence de Rio. Des collections nationales de figuiers, oliviers, pêchers et mûriers, riches de près d'un millier de variétés différentes, préservent de la disparition les variétés anciennes et rustiques, patrimoine du terroir régional et national. Ces variétés " de terroir ", ou " locales " sont parfois plus tolérantes à certains parasites et maladies que les variétés modernes. Il est possible d'utiliser les variétés de terroir comme géniteurs, d'introduire certaines de leurs caractéristiques dans les variétés commerciales modernes pour en améliorer la résistance aux maladies, la couleur, la saveur notamment. Le Conservatoire a constitué également des collections de plantes méditerranéennes à potentialités ornementales, en particulier de laurier-rose et de Gattilier. Depuis 2007, l'entretien des collections est assuré par le Parc national de Port-Cros et la gestion scientifique par le Conservatoire botanique.