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La baronnie des Tournel, l'une huit baronnies du Gévaudan avait ses possessions sur toute la haute vallée du Lot ainsi que sur le Valdonnez. Leur château principal avant le XIVe siècle est le château du Tournel. Leur baronnie est décomposée en cinq mandements : Tournel, Chapieu, Montialoux, Montmirat et Montfort. À proximité de Lanuéjols, ce qui va devenir le château du Boy, est, en ce XIVe siècle, une grande métairie, nommée mas ou mansus del Boy. Le terme de Boy est à rapprocher de celui de « bouvier ». Le mas est cité dès 1294. Vers 13072, la famille du Tournel décide de s'éloigner de son château de défense, lui préférant le confort du château du Boy. En 1369 le château est amélioré et fortifié. Les routiers menacent en effet la région. Le Châteauneuf-Randon du Tournel Au XIVe siècle, le château est fortement endommagé et brûlé. Les seigneurs du Tournel le restaureront. En 1445, Armand-Guérin du Tournel, baron, rédige son testament signé au château. Il semble donc que le Boy était définitivement devenu le siège de la baronnie. Cette baronnie du Tournel tombe une première fois en quenouille (le baron n'ayant pas d'héritier masculin à sa mort). L'héritière, Gabrielle du Tournel, épouse alors un Châteauneuf-Randon, seigneur d'Allen. En 1721, le Gévaudan subit une terrible épidémie de peste. Le château du Boy est alors retenu pour accueillir les malades. Peu de temps après, en 1726, la baronnie tombe pour la deuxième fois en quenouille. L'héritière, Louise de Chateauneuf-Randon, épouse Pierre Charles de Morangiès le 31 décembre 1726. Les Molette de Morangiès étaient alors seigneurs de Saint-Alban. Ce dernier transforme alors le château dans un style plus moderne au milieu du XVIIIe siècle2. En 1741 il rachète pour 20 000 livres3 une partie de la baronnie de Canilhac, mais également les droits d'entrées aux États du Gévaudan et du Languedoc qui y étaient associés4. Il fait alors transférer ce titre à sa terre de Saint-Alban par décision royale5. Pierre-Charles de Molette se titre ainsi marquis de Morangiès, comte de Saint-Alban, baron et seigneur de maints lieux. En 1745 il se distingue à la bataille de Fontenoy, alors qu'il est maréchal de camp. Ceci lui permet de recevoir la croix de chevalier de Saint-Louis et de devenir lieutenant-général. Il est ensuite fait prisonnier durant la guerre de Sept Ans. Il est aussi atteint par la disgrâce du maréchal de Soubise après la défaite de Rossbach. Il se retire alors dans son hôtel particulier à Paris, avant de revenir à Saint-Alban. En 1765, l'évêque de Mende l'informe que le Roi lui a rendu sa confiance5. Leur fils aîné, Jean-François-Charles, comte de Morangiès, né le 22 février 1728 au château du Boy, bénéficie d'une « avance sur héritage » au détriment de ses frères et sœurs. Mais il se retrouve ruiné en 1770 et se voit contraint de vendre les biens familiaux du côté de sa mère. Le domaine du Boy, ainsi que Chapieu, revient alors à une branche cadette des Châteauneuf-Randon, alors seigneurs de Préfontaine (à proximité de Langlade, commune de Brenoux). En 1805, c'est Alexandre-Paul-Guérin de Châteauneuf-Randon qui en est propriétaire. En manque d'argent, il vend le château à Dominique Eymard (ou Eimar) de Jabrun, issu d'une grande famille noble de Marvejols. Ce dernier meurt en 1812 et le château est vendu à Jacques-Jean-Louis-Simon Malafosse, un grand propriétaire de Marvejols. Le mobilier du château est éparpillé dans les diverses possessions des Malafosse, notamment en faveur de leur résidence de Marvejols (l'actuel hôtel de ville). Le Boy est alors plus ou mois abandonné, puis utilisé comme dépendance de l'exploitation agricole attenante. En 1920, c'est le sénateur Louis Bringer qui en fait l'acquisition. Il donne alors la propriété aux sœurs de la Providence afin qu'il soit utilisé dans l'intérêt des plus défavorisés. En 1943 il est inscrit au patrimoine des monuments historiques1. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il devient peu à peu un refuge pour enfants, et ensuite sera transformé en préventorium (1951). En 1966, le château devient un centre climatique de pneumologie infantile. Trente ans plus tard (1996), il est converti en centre de post-cure alcoolique.