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La défense du droit à l’eau face aux activités extractives… et la campagne de désinvestissement qui trouve écho à Paris, c’est le sommaire de ce nouveau numéro de Monde Solidaire, avec la Fondation France Libertés, en compagnie cette semaine d'Anne-Laure Sablé et Khayne Solis. En 2014, la Fondation a lancé un appel pour mettre en lumière ceux qui oeuvrent à la défense du droit à l’eau faces aux activités extractives. Que sont ces activités extractives, quelles sont leurs conséquences, quelles actions mener pour y faire face ? Les réponses d'Anne-Laure Sablé, chargée de mission eau et extrativisme à France Libertés. « Lorsque l’on parle d’activités extractives, on se réfère surtout à l’extraction de produits minéraux présents à l’état naturel sous forme liquide, solide ou gazeuse. Cela comprend les minerais, tel que l’or ou le cuivre, mais aussi les hydrocarbures, comme le pétrole ou le gaz naturel, ou plus récemment les gaz et huiles de schistes qui font débat. » Ces activités répondent à des choix économiques induits par le développement humain. Mais elles ont évidemment un impact et des conséquences non négligeables pour la ressource en eau ? « On a souvent abordé le problème des activités extractives par le biais de l’accaparement des terres. Aujourd’hui, on voit une vraie mobilisation autour de la thématique de l’eau en tant que bien commun qui affecte les populations concernées. Les conséquences sont importantes sur la ressource en eau aussi bien de manière quantitative que qualitative. De manière quantitative, on a des soucis de pompage des nappes phréatiques. Lorsque les forages sont fait dans la fracturation hydraulique, c’est 10 à 15000 mètres cubes d’eau nécessaires pour un seul forage, soit l’équivalent de quatre piscines olympiques ! Il y a aussi l’utilisation intensive de l’eau au niveau du traitement des minerais. Tout cela créée des conflits d’usages qui mènent à une priorisation de l’industrie sur les usages agricoles et domestiques, ce qui implique des bouleversements dans les modes de vie des communautés locales. Au niveau qualitatif, il y a des problèmes de contamination des eaux. Lorsque l’on extrait un minerai, on décape les sols, on va déboiser, ce qui engendre de nombreux résidus dans l’eau et nuit à sa potabilité. On a aussi une perturbation des équilibres chimiques avec des rejets d’acide sulfurique dans l’eau. Et la plupart des industries extractives ont recours à des substances chimiques pour extraire et traiter les minerais, comme dans l’exploitation du cyanure dans l’or qui peut amener à des contaminations volontaires ou non. On peut avoir des problèmes d’infrastructures défaillantes comme en Roumanie en 2000 lorsqu’un affluent du Danube a été contaminé de façon importante. Cela peut aussi être de façon volontaire comme dans l’exploitation illégale de mines d’or. Tout cela a des conséquences dramatiques sur les populations vivant aux alentours de ces sites avec des conséquences sanitaires telles que lésion de la peau, lésion oculaire, malformation des nouveau-nés. C’est un réel enjeu sanitaire que représentent ces industries. » Face à ces bouleversements, quelles actions sont menées pour faire face à ces activités, quels moyens sont déployés (par France Libertés ou d’autres associations) pour faire prendre conscience des désastres générés par ces activités ? « Dans ce contexte, nombreux sont les gouvernements qui choisissent de privilégier la promesse économique de ces industries sur les droits fondamentaux des populations locales. Beaucoup d’organisation s’engagent pour mettre en lumière ce phénomène. La Fondation France Libertés agit en amont et en aval de ces projets. En amont, on cherche à informer les populations, à faire connaitre les impacts des industries extrac