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Monde Solidaire a rendez-vous avec la rédaction de L’Age de Faire pour un dossier consacré ce mois-ci à ces maraîchers bio qui deviennent les héros de notre quotidien. Par vocation ou par choix de vie, des nouveaux maraîchers s’installent, répondant ainsi à l’engouement des consommateurs pour le bio qui s’accroit régulièrement, et malgré des contraintes pas toujours faciles à surmonter. Dans l'enquête de L'Age de Faire, il y a d'abord ce constat : le nombre de maraîchers bio a doublé en 10 ans. Ces petits maraîchers ont un avenir! Fabien Ginisty est journaliste à L'Age de Faire et a coordonné ce dossier. « On constate une très forte augmentation des maraîchers bio, d’une part parce qu’il y a des maraichers conventionnels qui se convertissent à l’agriculture bio, mais aussi parce qu’il y a énormément de personnes qui se lancent dans l’aventure du maraîchage. Ces nouveaux maraîchers s’installent sur des petites surfaces. Ce sont principalement des personnes qui ne sont pas issus du milieu agricole, qui ont la trentaine, et qui sont à la recherche d’un nouveau projet de vie, en travaillant à la campagne, à son compte en s’investissant dans quelque chose qui a du sens. » Ce choix de se reconvertir se fait rarement facilement. Les difficultés pour s’installer en bio et pour durer sont semble-t-il très nombreuses. « La première difficulté, c’est l’accès au foncier, même si la situation est très variée selon les régions. C’est principalement le cas aux abords des villes, dans les zones périurbaines, où c’est pourtant là où il y a le potentiel consommateur. Il y a également la difficulté du métier à proprement parler. C’est un métier assez physique et certaines personnes qui se lancent n’en ont pas forcément conscience. Il y a des initiatives qui ont été lancées dans certaines régions, avec des centres d’expérimentations pour permettre à ces nouveaux maraîchers de s’essayer sur un ou deux ans pour se confronter au métier qui est peu rémunérateur. On considère que pour 45 heures par semaine, on va gagner un SMIC. Cela reste un métier qui demande beaucoup d’investissement. » Et puis il y a les aides, notamment européennes, qui ne sont pas à la hauteur de ce qu’elles devraient être. « C’est vrai que l’agriculture est globalement soutenue par la PAC (la Politique Agricole Commune), mais la PAC a été faite à la base pour les céréaliers dans une perspective productiviste, et ces petits maraichers qui travaillent sur du qualitatif, sur des petites surfaces, sont pénalisés puisque les aides sont principalement liées à la taille des surfaces agricoles. » Outre une présence de plus en plus visible sur les étals des marchés et hypermarchés, l’essor du bio est dû aussi à la multiplication des AMAP notamment, ou associations similaires, ou encore à la restauration collective, qui permettent un débouché plus sécurisant pour ces producteurs. « On a fait le portrait d’un maraîcher qui était conventionnel et qui était pieds et poings liés aux grossistes et aux grandes surfaces. Avec les AMAP et ces nouvelles méthodes de ventes directes, cela permet de dégager plus de marges, puisqu’il n’y a pas d’intermédiaire. Mais il y a également un lien qui se tisse avec les consommateurs. Il y a moins de pression concernant le calibrage des légumes, ou leur saisonnalité, puisque le consommateur s’aperçoit des contraintes du quotidien des maraîchers. Ce lien permet également au producteur de redécouvrir son métier. Il y a aussi l’aspect concret que l’alimentaire, ce n’est pas un cageot posé dans une grande surface. C’est un homme ou une femme sur un terrain qui travaille. Sans ces nouveaux débouchés, ce maraîchage là, à petite échelle, ne pourrait pas exister. » A l’opposé de ces cultures Bio, l’Age de Faire s'arrête aussi sur la que