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Cette émission a lieu, comme chaque année en octobre, dans le cadre des Rendez-vous de l’Histoire de Blois, en direct et en public. Comme chaque année aussi, nous allons naturellement rendre hommage au thème qui a été élu pour cette 15e édition, à savoir les Paysans, considérés d’âge en âge. Entre passé et présent, il nous fallait choisir naturellement parmi bien des époques et bien des espaces. Je me suis arrêté sur la Grèce antique – assez lointaine pour que les contrastes avec notre temps soient instructifs, mais assez proche cependant pour que l’on découvre dans l’histoire de nos XXe et XXIe siècles, en France et ailleurs, des échos remarquables à partir de ces temps-là. Maurice Sartre , que j’ai toujours grand plaisir à accueillir à ce micro, s’apprête à être mon complice ce matin. Ancien président du Conseil scientifique du Festival, professeur émérite à l’Université de Tours et membre de l’Institut universitaire de France, il est un spécialiste reconnu de l’histoire de l’Antiquité, la Grèce au premier chef, mais Rome tout aussi bien, Rome vers laquelle nous ne nous interdirons pas bien sûr quelques échappées. Notre conversation est vouée, comme souvent, à s’organiser entre les réalités et les représentations que s’en sont faites les contemporains. Du côté des réalités, la grande question, entre autres, de la propriété des terres et des modes d’exploitation, celle de la participation des agriculteurs à la vie de la démocratie, celle de leur rôle dans la guerre et dans la paix. Et du côté des représentations, la diversité des images que les écrivains, les philosophes, les politiques, se sont faites ont renvoyées, en leur temps, de la paysannerie. Hésiode, Solon, Platon, Aristote, Xénophon, ou encore, sur la scène, Aristophane, tous ont été conduits à évoquer, chacun à sa façon, les objectifs et le fonctionnement d’une démocratie rurale, avec ses possibles dérives, ses vertus et ses périls. Certes, nous vivons dans une France où les paysans, qui constituaient encore 42% de la population aux alentours de 1900 et 36% à la Libération, ne sont plus que 3% aujourd’hui, bien loin d’une époque où toute la vie économique s’organisait autour de l’agriculture. Mais non sans diverses nostalgies et mythologies qui prospéraient déjà, vous allez le voir, du côté de la Grèce antique, voici plus de deux millénaires. Intervenants : Maurice Sartre : Professeur d’histoire ancienne à l’université François Rabelais de Tours. Membre senior de l'Institut Universitaire de France sur la Syrie antique.