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Ils étaient plus de 10 000 à arpenter le pavé parisien, le dimanche 23 juin, pour exprimer leurs doléances : prix non rémunérateurs, surcharge administrative et attirer l'opinion publique sur les risques qu'elle court si l'alimentation est livré à la concurrence internationale. Il y avait longtemps que l'on n'avait pas vu des vaches et des brebis sur l'Esplanade des Invalides à Paris. Le 23 juin, plus de 10 000 éleveurs ont défilé dans le calme et la bonne humeur de Montparnasse aux Invalides pour défendre leur métier et leur avenir. En tête trois tracteurs ouvraient la marche suivis par une quinzaine de vaches (Charolaise, Limousine, Salers, Aubrac, Blonde d'Aquitaine, Parthenaise.... et quelques chevaux de trait. Derrière, les agriculteurs. Ils étaient nombreux à porter une marinière verte pour signifier que l'agriculture peut participer au redressement productif cher au Gouvernement. Après les actions tout au long de l'hiver et du printemps, la journée de sensibilisation des pouvoirs publics et des élus dans les départements et les régions, le 12 avril dernier, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs avaient appelé à ce rassemblement pour rappeler encore une fois aux pouvoirs publics et à l'opinion publique les difficultés que traversent les éleveurs actuellement. Qu'ils soient producteurs de moutons, de porcs, de lait ou éleveurs de bovins viande, ils souffrent tous des même maux comme le soulignaient un certain nombre de pancartes. « Prix du lait : la grande distribution nous trait » en tête du cortège, « avant j'avais un revenu, mais c'était avant », ou encore, « un élevage qui ferme, c'est sept emplois en moins » « l'agriculture, 2ème employeur de France ». Dès le départ les représentants des éleveurs n'ont pas manqué de rappeler l'équation de l'élevage français : l'incapacité à répercuter dans les prix de vente l'augmentation des coûts de production et l'empilement des contraintes administratives qui brime les exploitations au quotidien. Chacun mettant aussi l'accent sur des préoccupations plus spécifiques : la crainte de « l'ensauvagement des territoires » avec l'arrivée des loups, des ours dans les campagnes, pour Serge Préveraud, président de la Fédération nationale ovine, la nécessité d'obtenir des prix rémunérateurs et l'excès de zèle de la France en matière de contraintes environnementales, pour Jean-Michel Serres, président de la Fédération nationale porcine et Thierry Roquefeuil, le président de la Fédération nationale des producteurs de lait. Pierre Chevalier, le président de la Fédération nationale bovine a déploré « la suradministration » avant d'en appeler à une réforme de la Pac « qui apporte des soutiens différenciés à l'élevage ». Quant à Michel Prugue, le président de la Confédération française de l'aviculture, il s'est inquiété de l'arrivée massive de poulets étrangers dans la restauration collective, en raison des distorsions de concurrence dont souffre l'agriculture française.