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Arbre millénaire et légendaire aux multiples vertus, l'olivier est un patrimoine indéniable et une composante essentielle du paysage agricole de la région d'Al Haouz qui mérite une attention particulière en vue de sa meilleure préservation pour les générations montantes, notamment face aux multiples contraintes qui lestent le développement de la filière oléicole.D'une importance socio-économique incontestable pour les petits agriculteurs et les familles à faible revenu d'Al Haouz, l'olivier s'est doté, au fil des siècles, d'une certaine sacralité, compte tenu notamment des vertus thérapeutiques confirmées de ses fruits, mais également, de sa valeur religieuse dans la mesure où il est cité dans plusieurs livres sacrés dont le Saint Coran et la Bible. Les vertus naturelles et diététiques de l'huile d'olive ne sont plus à démontrer. Des études et des recherches récentes ont démontré que le pourcentage de certaines maladies cardiovasculaires est strictement inférieur dans les zones où la consommation des olives et très élevée, outre le fait que pendant longtemps, l'olivier fut utilisé comme fébrifuge remplaçant la quinine en cas de fièvre intermittente. Les avantages que procure l'olivier ont fait que les Grecs et les Kabyles l'ont élevé au rang d'arbre légendaire mythique, alors que les Romains ont fait de l'huile d'olive un élément essentiel dans leur vie quotidienne alimentation, éclairage des maisons, fabrication d'onguents et de remèdes, outre le fait qu'elle remplaçait le savon dans l'hygiène quotidienne, notamment aux thermes, alors que les résidus du traitement noyaux, tourteaux d'olives étaient utilisés comme engrais dans les champs ou comme combustible dans les foyers. Dans la région d'Al Haouz, la superficie totale occupée par l'olivier est de l'ordre de 85.860 ha. L'oléiculture est ainsi l'une des principales activités agricoles dans la région, puisqu'elle représente 16 % du patrimoine oléicole du Royaume et contribue à plus de 30 % de la production nationale et de près de 70 % des exportations des olives de table. Interrogé par l'agence MAP, le gérant d'une exploitation oléicole moderne d'Al Haouz a fait savoir que la variété la plus répandue dans cette région est la Picholine marocaine appelé plus communément Beldi, en raison de sa résistance, son adaptabilité et de ses faibles besoins en eau, notant que cette espèce est utilisée aussi bien pour la production d'olives de table que pour l'extraction d'huile. Au sujet de l'irrigation, l'oléiculteur a fait savoir qu'elle touche plus de 98 % des plantations. Selon lui, il y a lieu de distinguer deux secteurs : un secteur irrigué qui couvre 67.000 ha, soit 78 % de la superficie totale et dont l'irrigation est assurée par les eaux en provenance des barrages et par le pompage, et un secteur semi-irrigué où les plantations sont conduites d'une manière extensive, bénéficiant d'irrigation seulement en période de crues des oueds de la région. Sur les difficultés qui grèvent le développement de cette culture, les petits agriculteurs de la région se plaignent des effets des conditions climatiques peu clémentes, notamment avec la succession des années de sécheresse, mais aussi de l'insuffisance des moyens leur permettant de faire face aux différentes maladies qui menacent leurs cultures et d'améliorer leur production et leur productivité. Les méthodes d'exploitation souvent archaïques, la détérioration des oliviers lors des gaulages et le non renouvellement des arbres après leur vieillissement, peuvent être également à l'origine de la dégradation du parc oléicole dans la région, ont expliqué à l'gence MAP plusieurs agriculteurs. Avec une production moyenne annuelle estimée à 160.000 tonnes, la production reste en deçà des potentialités naturelles de la région , relève-t-on dans un document de l'Office régional de Mise en valeur agricole d'Al Haouz selon lequel cette production est variable et irrégulière en fonction des conditions climatiques et du phénomène d'alternance. D'autres problèmes apparaissent au niveau de la commercialisation de ce produit, puisque le secteur des olives est confronté à une forte concurrence créée par certains pays de l'Union européenne qui imposent aux exportateurs marocains le paiement de taxes et de droits d'entrée, outre les frais de transport et d'approche très élevés qui affaiblissement la compétitivité du produit marocain. La prédominance de l'informel, avec plusieurs unités mal structurées qui mettent séparément sur les marchés d'importantes quantités d'olives de table en vrac, et l'insuffisance organisationnelle de la filière oléicole avec l'existence d'intermédiaires entre la production et la transformation sont d'autres défis à relever pour la promotion de ce secteur.