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Lorsqu'un bulldozer de logique et de bon sens ratatine la manœuvre électoraliste version "salauds de pauvres !" d'une partie de l'UMP, le débat est effectivement clos. Proposition suivante ? ..... Source vidéo : BFMTV-RMC (13/05/2011). ---------------------------------------------------------------------- Après une semaine où Wauquiez a pu faire parler de lui, en étant particulièrement chahuté, Nicolas Sarkozy et François Fillon ont apaisé les esprits, sans totalement écarter de possibles aménagements du RSA. C'est pour y réfléchir, que l'UMP organise une convention sociale qui se tiendra le 8 juin prochain. A présent que les passions sont retombées, une petite remise au point raisonnée est nécessaire. Tous ces débats ne répondent pas à des logiques sociales ou sociétales, ni même à des préoccupations de "justice sociale", mais bien à des critères macroéconomiques. C'est plus prosaïque, mais que voulez-vous, ce sont des gestionnaires qui s'occupent de notre nation, pas des penseurs en quête d'absolu. L'actuel exécutif reçoit des études et projections en permanence sur l'évolution des indicateurs et sur les solutions à mettre en place pour ne pas freiner les perspectives de croissance, et idéalement pour accélérer la reprise. Des propositions leur sont faites, pour les différents scénarios envisagés, avec des rapports d'arbitrage entre recettes et coûts prévus (social, économique, conséquences électorales etc). Lorsqu'ils ont eu connaissance des premiers signes de reprise, ils ont constaté également que la création d'emploi y contribuait beaucoup moins que la productivité et l'investissement. A défaut d'être en capacité de relancer ou d'intervenir, et tenu par une forte contrainte budgétaire, le gouvernement a isolé les canaux sur lesquels on pouvait intervenir, à moindre frais et sans craindre le courroux des patrons et des classes moyennes. Parmi ces instruments, il y a les minimas sociaux ; l'ennemi par essence des partis de droite libérale. La finalité du RSA est, paradoxalement, qu'il n'y ait plus de RSA. Dans un premier temps, on permet aux gens de subvenir à leur besoin grâce à la solidarité et en contrepartie de la recherche active d'emploi. Ensuite, ils sortent du RSA, intégralement ou partiellement, en retrouvant une activité salariée. Depuis quelques mois, l'offre d'emplois agrégée augmente. Mais des secteurs sont en forte tension ; le chômage ne diminue pas autant qu'espéré. Alors, le gouvernement en a conclu "L'incitation à travailler ne doit pas être assez forte ! Puisqu'on ne veut ni ne peut augmenter davantage le SMIC, il faut rogner le RSA ou le rendre suffisamment contraignant pour que les bénéficiaires se bougent plus". Retour sur terre, il n'y a pas de souci de justice sociale derrière cela. Dit autrement "Donnons un coup de pied au derrière des plus pauvres, parce qu'il est hors de question qu'ils ruinent notre bilan et handicapent notre réélection en 2012". Si vous travaillez en particulier pour des collectivités locales, et que vous ne voyez pas où est le problème que des sans-emploi puissent vous passer devant pour effectuer un service social de 5h "gratuitement" ; si vous n'y voyez pas une mesure contre-productive économiquement et un dumping social déguisé, si cela ne vous révolte pas, alors on ne peut plus rien pour vous. "Ouais y a trop de profiteurs ! Faisons travailler les demandeurs d'emploi ! Y a pas d'emploi ? Euh ben on en créé pour eux ! Et on les fait travailler plus que 5 heures, 15 heures ! Et, et, et ... Ah bon cela nous ôte, à nous salariés, nos opportunités de boulot rémunéré ?! Mais c'est injuste, c'est du vol ! Il ne faut donc pas leur demander de contrepartie ! Meuuuh !" etc. Au pays des veaux beaufisés ... Certains de nos ministres sont soit profondément malhonnêtes, soit incompétents, peut-être les deux. Quels sont les deux mots essentiels, souvent entendus sous Mitterrand et Chirac, et si peu sous Sarko ? "Croissance" et "culture". Pourquoi la croissance et l'emploi ne repartent pas autant qu'on l'espérerait, pourquoi des gens sont peu motivés par le boulot, qu'ils en aient ou non, pourquoi tant de gens déplorent leurs conditions de travail jusqu'à se suicider ? Messieurs les politiques, ne croyez-vous pas que la question de la revalorisation du travail est bien plus d'ordre qualitatif que quantitatif ?