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Monde rural : comment sortir du productivisme ? Avec André Pochon, (paysan fondateur du CEDAPA) - Jean-Bernard Bayard, (président de la chambre d'agriculture du Pas-de-Calais et secrétaire général adjoint de la FNSEA). Animé par Olivier Nouaillas. A l'heure où la politique agricole commune doit être renégociée à Bruxelles, la remise en cause des excès du productivisme agricole (épuisement des sols, algues vertes, pesticides, etc) ne nous oblige-t-elle pas à repenser un nouveau modèle de développement pour le monde rural ? D’un côté, un pionnier historique d’une autre agriculture, propre, avec une forte valeur ajoutée qu’on peut appeler agro-éocologie. De l’autre, le secrétaire général adjoint de la Fnsea, syndicat accusé d’apporter sa caution au système agricole dominant, avec son cortège de pesticides et autres nitrates. André Pochon, promoteur du trèfle blanc et de la polyculture d'élevage, sur de petites surfaces (entre 15 et 20 hectares). Jean-Bernard Bayard, partisan d’une offre agricole diversifiée qui n’exclue pas, si besoin est, l’élevage hors-sol afin, justifie-t-il, de répondre à la demande des consommateurs et pour contrer des importations massives de viandes de piètre qualité. Tout promettait un débat explosif. Il n’en fut rien. Jean-Bernard Bayard convient en effet de la nécessité de repenser notre modèle de développement agricole puisque il a effectivement failli. Même s’il a, pourtant, permis de réduire le pourcentage du budget des ménages consacré à l’alimentation à 18 %. Pas d’opposition frontale, donc. Mais des clivages qui restent sous-jacents. La FNSEA est-elle vraiment prête à mettre un terme à toutes les subventions non seulement directes mais aussi indirectes (via les primes compensatoires de la PAC) aux exportations agricoles de l’Europe ? Lesquelles contribuent beaucoup à détruire l’agriculture nourricière des pays pauvres ou en développement. André Pochon dit clairement non. Jean-Bernard Bayard est plus circonspect. De même, le premier a construit toute une série de contre-propositions à l’agriculture productiviste qu’il a expérimentées et qui ont été validées par l’INRA. Il a créé le Centre d'Etudes pour le Développement d'une Agriculture Plus Autonome (CEDAPA). Le second reste dans l‘incantation : nous devons trouver autre chose, répète-il ! Oui, mais quoi ? Et comment mettre en œuvre cette "autre" agriculture a-t-on envie de lui demander. Bref, l’un a vraiment fait un pas de côté, et, assure-t-il, le revenu des agriculteurs qui suivent ses préconisations est d’un tiers supérieur au revenu de ceux qui appliquent le modèle conventionnel. L’autre semble avoir du mal à aller au bout des contradictions d’un système pourtant condamné à plus ou moins court terme. Même s’il a le mérite de rappeler que rien n’est simple et qu’il faut sortir des caricatures grossières. Source : http://www.lavie.fr/ - Le site chrétien d'actualité