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Le film film au Vanouatou sur les cultures vivrieres par SeedSavers avec une idee de Dr Vincent Lebot du CIRAD et produit par Particia Simeoni de "Geo Consult" 1. Le rôle de la mondialisation. L'équilibre fragile dans lequel se trouvent les variétés traditionnelles des plantes à racines et tubercules est d'un coup rompu par l'intrusion de la « mondialisation ». La diversité des gastronomies laisse place à la standardisation des goûts alimentaires. Ici et là on est nourri par « l'agriculture pétrolière » qui arrive encore à produire un amidon peu cher, mais pour combien de temps encore ? C'est la victoire du riz et du blé sur les petites plantes locales. Nourris de pain et de riz importé, les enfants acquièrent très vite des régimes alimentaires d'un autre monde, très loin de ce que leurs parents peuvent leur offrir en cultivant leurs terres. 2. Les changements de régimes alimentaires. Les goûts alimentaires changent, mais ils emportent surtout avec eux les fiers sentiments d'indépendance et d'autosuffisance alimentaire. C'est ainsi que la concurrence de l'amidon importé sur l'amidon produit localement s'installe à la fois dans les assiettes et dans les jardins. En effet, si des plantes ne sont plus consommées, les producteurs ne les multiplient plus. Les variétés 2 à multiplication végétative qui ne sont pas utilisées par l'homme disparaissent donc très rapidement des paysages. Les variétés traditionnelles sont des « plantes humanisées ». Elles vivent dans la connivence des hommes depuis tellement longtemps, elles ont été tellement modifiées par lui pour répondre à ses attentes, qu'elles en sont souvent totalement dépendantes et incapables de survivre sans son aide. Si une variété traditionnelle disparaît d'un endroit donné, et c'est à tout jamais qu'elle disparaît. Avec la perte de ces variétés, disparaissent des pans entiers de la culture locale : les mythes d'origine, les légendes associées à ces plantes, les méthodes de préparation de certains plats, et bien d'autres choses encore... La richesse culturelle associée aux plantes alimentaires est ainsi directement liée à la présence et à l'utilisation de leur diversité génétique. Par exemple, si 50 % des besoins amylacés quotidiens sont satisfaits par des aliments importés, il est probable que les variétés qui jusque-là étaient utilisées, entre autres, pour diversifier les goûts et les plats, seront abandonnées. C'est ainsi que tout le dynamisme du système végécole risque de se scléroser. Des pratiques qui fonctionnaient depuis des millénaires et qui ont engendré la diversité que l'on observe aujourd'hui vont s'oublier. Moins l'on plante et moins l'on a de chance d'observer des mutants, ou des plants spontanés issus de graines et donc plus les chances de capturer de la diversité se réduisent. De même, moins il y a de diversité dans les jardins et plus le système devient vulnérable. Perdre ses plantes c'est en partie perdre sa culture. Mais le corollaire est aussi vrai : l'érosion culturelle des hommes contribue à l'érosion génétique des végétaux. Le maintien de la diversité culturelle et la conservation de l'agro-biodiversité apparaissent comme indissociables. L'érosion génétique des plantes alimentaires est révélatrice d'une érosion culturelle des hommes. Pas de sous-titres.