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Les aides aux agriculteurs doivent être plus justes et mieux ciblées sur les besoins locaux et régionaux. Tel est le message sur lequel le Comité des régions (CdR) a tenu à insister dans son avis d'initiative sur la future politique agricole commune (PAC), adopté ce mercredi en session plénière. Par cet avis, le Comité des régions et son rapporteur, M. Souchon (FR/PSE), président du conseil régional d'Auvergne, et ancien ministre français de l'agriculture, répondent à l'appel que leur avait lancé M. Dacian Cioloş, le commissaire européen chargé de l'agriculture. Celui-ci a en effet souhaité connaître la position des acteurs locaux et régionaux sur l'avenir d'une des politiques de l'UE les plus controversées et les plus coûteuses. Dans son avis, M. Souchon a tracé un certain nombre de lignes blanches dont il estime qu'elles ne doivent pas être franchies. "Premièrement, il est évident que la PAC doit rester une politique de l'UE: le Comité des régions s'opposera à toute tentative de renationalisation des dépenses agricoles, à l'encontre des revendications de certains États membres. Deuxièmement, il convient de définir au préalable les objectifs que nous souhaitons assigner à la PAC avant d'établir son budget -- et non pas limiter nos objectifs à ce qu'il est possible d'atteindre dans le cadre d'une enveloppe budgétaire donnée. Troisièmement, nous avons besoin d'une future PAC qui réponde mieux aux exigences de l'agriculture moderne, c'est-à-dire qui récompense les agriculteurs ayant un comportement responsable envers l'environnement ou qui investissent dans des productions biologiques, par exemple. La future PAC devra être taillée à la mesure des besoins spécifiques de chaque région plutôt que d'imposer une approche unique et uniforme." L'avis du CdR, tout en reconnaissant l'importance de mettre en place des instruments de stabilisation des prix et de gestion des productions, indique que la future PAC doit aussi marquer la fin des "références historiques" qui garantissaient aux producteurs des primes calculées sur la base de leur production antérieure sur plusieurs années. Ces références ont créé de fortes disparités entre les montants des aides versées aux agriculteurs, selon qu'ils se trouvent dans les "anciens" ou les "nouveaux" États membres. M. Souchon appelle également la Commission européenne à assurer une meilleure coordination dans le cadre du développement rural entre la PAC et la politique de cohésion. L'assemblée plénière du Comité a jugé trop radicale sa proposition initiale visant à transférer les mesures non agricoles du "second pilier" de la PAC vers la politique de cohésion. Néanmoins, le Comité convient qu'il y a lieu de clarifier la situation en matière d'aides aux activités rurales non agricoles, de manière à ce que les collectivités rurales de toute l'UE reçoivent les aides dont elles ont besoin.