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http://www.consommer-responsable.fr/magazine/article/quest-ce-que-je-mets-sur-ma-table-de-fete-%E2%80%A6de-la-volaille-bio-et-locale Consommer responsable, c'est acheter les carottes pleines de terre produites par le paysan près de chez vous ! Mais pas seulement. La consommation responsable répond aussi à des attentes plus spécifiques. En bio et même en local, il est possible de se fournir en produits un peu plus haut de gamme que le reste de l'année ou plus festifs. Réjane et Daniel Durand sont installés à la Meilleraye de Bretagne depuis 1981 et produisent de la volaille sous le label biologique depuis 1998. Chez eux, au Gaec du Rouillon, courent en plein champ des oies, des dindes et de gracieux canards avec qui vous pourriez passer un délicieux repas de fête ! Chez les Durand, le bio n'est pas seulement une affaire de label, mais surtout de diversité de production et de cohérence. Le tout afin d'être fier des produits et "bien dans ses bottes" selon l'expression de Réjane, qui s'occupe principalement de la production des volailles. Les volailles sont nourries quasi exclusivement avec les céréales produites sur la ferme, qui par ailleurs permettent aussi de produire de l'huile. Cette huile sert en toute petite partie à faire fonctionner les machines agricoles et le plus gros de la production est une huile (colza et tournesol) commercialisée en vente directe, comme les volailles (AMAP, marché et vente à la ferme). Les cabanes pour abriter les poussins à leur plus jeunes âges sont faites à partir du bois planté sur l'exploitation, l'isolant des cabanes c'est la laine des moutons qui étaient encore élevés jusqu'à l'été dernier par Réjane et Daniel. Les branchages des haies sont utilisés dans la chaudière pour la maison et la tondeuse pour le jardin, elle, fonctionne avec un panneau solaire ! L'idée n'est pas l'autarcie, mais l'autonomie. La bio étant en elle-même déjà une forme d'autonomie : un pari sur le fait qu'il est possible de s'émanciper (entre autre) des coûts des différents produits et traitements utilisés en conventionnel, qui participent aussi à faire augmenter les prix pour le consommateur et diminuer les charges pour le producteur. Une visite chez les Durand, au Gaec du Rouillon, permet de prendre conscience de l'intérêt de prendre en compte de façon globale les différentes aspects d'une production : consommation d'énergie, mode de culture, complémentarité des cultures (pour la terre, pour les bêtes et pour les hommes). Et l'on comprend ainsi pourquoi, à l'unanimité, les producteurs convertis au bio, parlent tous d'un enrichissement de leur métier. Surtout, au Rouillon, on est loin du snobisme prêté à l'alimentation biologique, on est juste immergé dans une pratique qui rend au mot producteur toute sa noblesse : Réjane et Daniel Durand n'entendent pas nourrir les riches, mais profiter (et faire perdurer surtout) des ressources naturelles pour en tirer de quoi nourrir la population le mieux possible, en restant dans un équilibre cohérent entre la terre et ses occupants. Le choix d'une agriculture biologique leur a donné, selon eux, les clés pour appliquer cette ligne de travail de façon durable et plus gratifiante pour eux au quotidien.