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L’anse de Saint-Chamas, est située au fond d’un golfe qui forme l’extrémité Nord de l’Étang de Berre. La petite ville a su se protéger de la vague d’industrialisation massive qui a touché l’ensemble des communes voisines. La façade littorale y est remarquable de par ses hautes falaises, les collines des Moulières et du Baou reliées toutes deux par un aqueduc, le « pont de l’Horloge », qui forme une frontière naturelle entre la façade littorale et l’intérieur des terres. Le cœur du village est divisé en deux parties par une colline percée de grottes quasiment toutes habitées aujourd’hui. Il s’ouvre d’un côté sur la pinède et les collines et de l’autre sur un agréable petit port de pêche. QUELQUES MOTS SUR UNE LONGUE HISTOIRE… Quand, au VIIe siècle est construite une chapelle dédiée à Saint-Aman (Sanctus Amantus comme on dit alors, évêque de Rodez, dont Saint-Chamas tire son nom), beaucoup de monde est déjà passé par là. En témoigne encore fièrement l’imposant pont romain, le « pont Flavien » (1er siècle avant J.C.), à l’entrée sud du village. C’est en effet depuis l’antiquité que fonctionne le petit port de pêche de Saint-Chamas qui est longtemps resté un des plus important de l’étang. Son activité s’est encore accrue avec la construction, décidée par Colbert, en 1683, d’une Poudrerie royale sur un terre plein de 100 ha gagné sur l’étang et qui reste aujourd’hui un parc très apprécié du public. En 1863 la colline qui sépare le coté mer (le quartier du Pertuis) du coté terre de Saint-Chamas (le quartier du Delà), s’effondre sur un malheureux paysan qui sur sa charrette empruntait l’unique passage, « la Goule », existant alors. A l’emplacement de la trouée laissée par cet effondrement sera construit en 1902 un aqueduc, rapidement surmonté d’une horloge, qui finira de façonner Saint-Chamas et lui donnera le visage qu’on lui connaît aujourd’hui. Pour être complet on peut mentionner au sud deux constructions qui marquent fortement le paysage un pont ferroviaire, ouvrage original d’un ingénieur (1847) et les tours de la centrale hydroélectrique d’E.D.F. aménagées en 1966 à l’extrémité du canal de la Durance. Le paysage littoral sur le territoire de Saint-Chamas se décompose en séquences bien distinctes : - Dans l'anse, le site boisé de l’ancienne Poudrerie royale (parc communal), le port de pêche devant le centre ancien de Saint-Chamas, le quartier du Pertuis construit au VIIe siècle, les installations nautiques, le site de l’ancien lavoir des Ragues et les rives marécageuses des Pesquiers jusqu’à la Pointe à l’embouchure de la Touloubre. - Sur le littoral entre la Touloubre et l'Arc, la zone humide de la petite Camargue, la côte en bordure de la chaîne calcaire de La Fare avec des dalles rocheuses, le site de la centrale électrique d’E.D.F. (canal de la Durance), le port de plaisance de Beau rivage, le petit plateau littoral cultivé du Canet et la bordure de la plaine agricole irriguée de Merveilles du delta de l’Arc (ancien moulin en bordure de l’étang). La colline du Baou qui partage Saint-Chamas en deux parties, est d’un intérêt touristique exceptionnel. D’un point de vue géologique, elle présente une couche tertiaire constituée par du safre bleu, fait assez rare en France pour être signalé . D’un point de vue historique, elle offre le nombre le plus important d’habitations troglodytiques en France après celles du val de Loir. Ces grottes qui sont toutes l’œuvre de l’homme ne sont pas très anciennes car ce n’est qu’au XVIe siècle que l’archevêque d’Arles, alors seigneur de Saint-Chamas a donné l’autorisation de les creuser. Les hauteurs du Baou offrent une vue imprenable sur les deux quartiers du village, d’un côté les maisons aux toits rouges du Pertuis et de l’autre le quartier du Delà avec son église et ses pinèdes. Sur cette colline du Baou se trouve la chapelle de Notre Dame de Miséricorde dans laquelle on pouvait admirer de magnifiques ex-voto aujourd’hui exposés au musée Paul Lafran. Le quartier du Delà, avec ses belles demeures des XVIIe et XVIIIe siècles s’est développé autour de l’église St Léger construite vers 1668, qui montre un bel exemple de façade baroque. Le clocher achevé en 1740 environ est construit sur pilotis. Le quartier des Pénitents constitue la partie la plus ancienne du village. Il abrite le Musée municipal Paul Lafran dans l’ancien Hôtel de Ville du XVIIe siècle. Ce quartier permet d’accéder à la chapelle Notre Dame de Miséricorde, qui surplombe l’étang et le village et à la porte du Fort, dernier vestige des remparts du XVe siècle.