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Sénégal - Le Pionnier du Bio Au Sénégal, l'oignon est de tous les repas, notamment employé pour cuisiner le fameux Yassa. Or, la production nationale a longtemps été menacée par les surplus européens dont les exportations subventionnées concurrençaient rudement l'oignon local. Cette situation a poussé les militants de la FONGS (Fédération des organisations non gouvernementales sénégalaises -- une organisation paysanne) à multiplier les interventions pour réclamer la fin des importations. En septembre 2002, le gouvernement créait une Agence de régulation des marchés (ARM), qui édictait en 2003 une première interdiction temporaire d'importer durant la saison de production. Depuis, le marché local de l'oignon a connu un saut économique phénoménal. Aujourd'hui, certains producteurs se posent la question de leur conversion vers la production biologique. ___________________________________ L'oignon occupe le premier rang des cultures maraîchères au Sénégal. Il est cultivé dans les régions des Niayes, bande côtière s'étendant de Dakar à Saint-Louis, et dans la vallée du fleuve Sénégal. Le poulet Yassa est la recette à base d'oignons la plus populaire du Sénégal. Pour 6 personnes, comptez un poulet d'1,5 kg et 8 à 10 oignons pour la préparation de la sauce qui se dégustera avec du riz. Marinés dans les épices, de la moutarde et du vinaigre, les oignons confits et fondants sont intégrés après cuisson à une sauce relevée au piment et au bouillon cube, l'autre « épice » incontournable de la cuisine d'Afrique de l'Ouest. En 2003, le gouvernement sénégalais restreint les importations d'oignons (principalement hollandais, belge et français) durant la période de production sénégalaise qui s'étale sur deux saisons "d'abondance" de mars à mai et de juillet à septembre. A partir de 2005, la période de suspension des importations court d'avril à septembre, elle est précédée de février à mars d'une restriction des importations à 2000 tonnes par mois. Depuis les mesures de restriction du gouvernement, la production est en constante augmentation avec 120 000 tonnes (2009), 177 000 tonnes (2010) et 235 000 tonnes (2011). Le Sénégal dépasse désormais les besoins annuels de son marché intérieur estimés à 15 000 tonnes par mois soit 15 kg par habitant et par an. Pour couvrir les besoins hors saison, le pays reste tout de même le plus gros importateur d'oignons en Afrique de l'Ouest, drainant 43 % des flux d'importation de la région, soit 128 000 tonnes par an. Source : LES MOISSONS DU FUTUR - ARTE