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C’est seulement à 5 kilomètres du centre du village, aux abords du site choisi par Pierre et Vacances, que des agriculteurs et riverains affichent leur opposition à ce qu’ils considèrent comme un désastre écologique en matière d’eau, de forêt, et de bio-diversité naturelle en général. Ils ont constitué pour cela l’association PCSCP (Pour les Chambaran sans Center parcs) qui a trouvé face à elle Vivre en Chambaran. « On nous dit que cela va employer des centaines de personnes, mais des occasions ont été manquées. Alors, que dire d’emplois à temps partiels qui ne peuvent intéresser des jeunes souhaitant un emploi plus stable. Et puis que dire des dégâts que la réalisation du projet Pierre et Vacances occasionnerait à la nappe phréatique et à la réserve d’eau que constituent les Chambaran , D’ailleurs, à quelques kilomètres d’ici, sur le versant drômois du plateau, les communes se sont alarmées des conséquences pour leur approvisionnement en eau, et des risques pour la rivière Herbasse », témoigne un des responsables de l’association PCSCP. On dit même aussi que, face à une opposition non-violente, les tenants du projet n’ont pas hésité à multiplier les menaces, et ont même commis quelques dégradations à leur encontre. Au bord de la départementale 20, sur cette route qui va d’Isère en Drôme, graffitis puis banderoles annoncent qu’on aborde la Zad, que les contestataires ont fait passer de Zone à aménagement différé en Zone à défendre. Contre les grands projets inutiles et imposés, les jeunes qui ont établi leur siège dans une ancienne maison forestière au milieu des bois n’ont pas revêtu l’habit du grand méchant loup. La zone à aménagement différé (ZAD) est devenue zone à défendre, et les jeunes qui occupent les lieux symboliquement conçoivent leur action comme un moyen pour les populations locales de donner leur avis. Ici, à Roybon comme à Sivens contre le projet de barrage ou à Notre-Dame-des-Landes face au conflit emblématique du grand aéroport de l’Ouest, les actions judiciaires sont allées de pair avec l’occupation sur le terrain. Alex, en ex-étudiant de master porte un regard tour à la fois historique et sociopolitique sur le mouvement né des zones à défendre. Des actions héritières par exemple de la lutte des paysans du Larzac. Propos recueillis par Jean-François Cullafroz